Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar, Hautes Alpes

Dans le Parc National des Écrins le constat fait l’unanimité : le lien de cause à effet existe entre les derniers confinements et la surfréquentation des espaces naturels. 

Avec l’arrivée de nouveaux publics rencontrés sur les sentiers de montagne, force est de constater que tout le monde n’a pas les codes de bonnes pratiques. De part la hausse des comportements non responsables, la nature s’en voit dégradée, et les réseaux sociaux peuvent parfois provoquer un effet boule de neige. En effet, il existe des comptes à forte influence qui malheureusement incitent à des comportements inadaptés, où les utilisateurs se mettent à leur tour à adopter ces attitudes contraires à la préservation de la biodiversité.

Le Parc National des Écrins et les 9 offices de tourisme du territoire ont collaboré pour créer ensemble la « Destination Parc National des Écrins », afin d’adopter une stratégie commune pour le tourisme de demain.

Ayant obtenu la certification de l’Influence Responsable et spécialisée dans la photographie pour les offices de tourisme, j’ai l’honneur d’être la première « influenceuse responsable » contactée dans le cadre d’un partenariat professionnel. 

Le but était ici de véhiculer des messages de sensibilisation et d’éducation aux bonnes pratiques dans le Parc National des Écrins. 

Je vous emmène dans la région du Champsaur et du Valgaudemar, dans le département des Hautes-Alpes.

Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar, Hautes-Alpes

J'ai testé pour vous le tour des refuges en Valgaudemar en 3 jours - Parc National des Écrins

Le Parc National des Écrins propose diverses offres éco-touristiques afin de découvrir la montagne autrement. 

L’offre testée est d’ailleurs accessible aux familles

Partez à la découverte d’un voyage itinérant depuis la Chapelle-en-Valgaudemar : un trek de refuge en refuge dans « le petit Himalaya » des Hautes-Alpes sur le GR54.

Arrivée la veille depuis la Haute-Savoie, j’ai été chaleureusement accueillie au camping de la Chapelle-en-Valgaudemar, à bord de mon fourgon aménagé. Une fois installée dans ce charmant village du Parc National des Écrins, je suis allée à la rencontre de mes partenaires de projet au restaurant. Très belles rencontres humaines, et excellentes découvertes gustatives de mets locaux. Le « tourton du Champsaur », « l’oreille d’âne », « les ravioles du Valgaudemar », ou encore « la tarte du Valgaudemar » n’ont plus de secrets pour moi.

Le lendemain matin, je me rends à l’arrêt de bus devant le camping, où un système de navettes est mis en place afin de se rendre aux départs de randonnées tout en réduisant le nombre de voitures sur place. Arrivée à destination, je rencontre deux nouvelles personnes qui participent à la réalisation de ce projet, dont une qui travaille comme garde-moniteur au sein du Parc National des Écrins. 

Tout d’abord, un briefing s’impose en consultant les grands panneaux à l’entrée du sentier : topo et règlementation entre autres. 

En chemin, je questionne le garde-moniteur à propos des bonnes pratiques en montagne. Je lui demande de nous faire part de ses observations sur le terrain, et de ce qu’il juge indispensable d’invoquer sur les réseaux sociaux. 

Voici quelques recommandations parmi tant d’autres :

– se renseigner (topo, règlementation en vigueur notamment à propos des drones, des chiens, des bivouacs, des feux…) et ne pas hésiter à téléphoner aux offices de tourisme et bureau des guides pour davantage de sécurité

– consulter la météo, les risques éventuels à anticiper tel que la présence d’un névé ou encore en cas d’éboulement, et rester vigilant toute la durée de la sortie. En cas de doute, savoir renoncer.

– être conscient de sa forme et de son niveau technique

– avoir de bonnes chaussures, oublier les tongs et semelles lisses que l’on rencontre encore trop souvent

– se protéger de la chaleur et des UV avec chapeau et crème solaire

– avoir suffisamment d’eau pour la durée de l’itinérance

– garder en tête que la montagne n’est pas un terrain de jeux à proprement parler : faire preuve de discrétion, ne pas crier ni mettre de la musique, respecter le calme dans lequel vivent faune et flore sauvages mais aussi la quiétude que cherchent les autres randonneurs, et ne pas emmener sa bouée ni son paddle sur les lacs…

– ne pas nourrir les animaux qui physiologiquement ne peuvent pas s’alimenter de nourriture humaine, sinon ils meurent ! Donc ne pas jeter non plus ses déchets biodégradables.

– ne pas déranger volontaire un animal sauvage, que ce soit dans son terrier ou avec un drone ou encore pour faire une simple photo : leur état de stress les induisent à fuir au point de se mettre en danger, comme sauter des barres rocheuses et donc se donner la mort ! Un stress physiologique peut également impacter son comportement et son alimentation, jusqu’à l’apparition de maladies qui menacent sa survie à l’année. Respecter également toute la biodiversité, y compris les insectes qui participent à la pollinisation. Avoir sur soi des jumelles afin d’éviter un quelconque dérangement de l’animal.

– garder ses déchets, que ce soit alimentaire comme mouchoirs ou encore papier toilette après usage : avoir un sac poubelle sur soi prévu à cet effet. Idem en refuge, ce ne sont pas les gardiens qui descendront nos déchets en vallée.

 – respecter les horaires de bivouac : la tente peut être plantée à partir de 19h et doit être démontée avant 9h du matin

– connaitre les différents numéros à composer en cas d’urgence

– rester sur les sentiers afin d’éviter l’aggravation de l’érosion des sols. En effet, en marchant en dehors, nous créons un lit supplémentaire pour l’eau en cas d’intempérie et cette dernière a un très fort impact dans l’érosion.

La liste est évidemment non exhaustive, il en va de notre bon sens à tous, dans le Parc National des Écrins comme partout ailleurs en nature !

Plus tard, au détour d’un sentier, nous rencontrons par un hasard un berger et son troupeau de moutons, accompagnés des chiens de protection. Sujet à la fois intéressant et délicat mêlé aux chiens de chasse et chiens de randonneurs.

Au gré du dénivelé, le garde-moniteur nous apprend énormément sur la biodiversité rencontrée. Il utilise son épuisette pour capturer les papillons afin de nous les présenter, et les répertorier dans sa tablette professionnelle, avant de les relâcher quelques minutes plus tard. Il nous instruit sur les insectes mais aussi sur les fleurs. D’ailleurs si vous avez du réseau sur votre smartphone, il recommande l’application « Plantnet ». Au moyen de l’intelligence artificielle, cette application parvient à vous renseigner sur les fleurs rencontrées sur votre chemin.

Nous faisons une halte à la « Cabane du Pis », cabane non gardée insolite sous des rochers, servant de refuge au berger. Nous profitons d’un moment à l’ombre pour se rappeler l’importance de bien s’hydrater et de protéger sa peau.

Parc National des Écrins, Cabane du Pis, tour des refuges en Valgaudemar, Hautes-Alpes

La Cabane du Pis

Le sentier balcon offre une vue imprenable sur le Sirac, sommet emblématique de la région du Valgaudemar et du Parc National des Écrins. Haut lieu de l’escalade et de l’alpinisme, on dit qu’il est composé de 6 dents : deux canines, une incisive, deux pré-molaires et une molaire. Cette dernière culmine à 3441 mètres d’altitude et en fait donc son sommet. Ce panorama est parfait pour un arrêt pique-nique.

Le sentier balcon face aux 6 dents du Sirac, Parc National des Écrins

Le sentier balcon face aux 6 dents du Sirac

Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar

Passage au dessus d'une cascade du torrent de Chabournéou

Une fois passés sur l’autre rive du torrent, nous arrivons rapidement à destination : le refuge de Chabournéou.

La première chose à faire est d’informer le gardien de notre présence. Celui-ci nous indique ensuite la conduite à tenir afin de garantir une vie en communauté adéquate.

Dans un premier temps tout se passe à l’extérieur, sous une tonnelle qui jouxte le mur du refuge. Nous y trouvons des paniers dans lesquels nous mettons nos effets personnels indispensables pour la nuit. Les sacs à dos, bâtons et tout autre objet restent ici. Il est donc important que chacun ordonne ses affaires correctement, afin de laisser de la place pour les autres randonneurs. Ensuite, nous rangeons nos chaussures dans les casiers prévus à cet effet à l’entrée du refuge. Des Crocs sont mises à disposition afin d’éviter de rester pieds nus à l’intérieur.

En second temps, nous prenons connaissance du lieu et de notre dortoir. Matelas, draps housse, oreillers et couettes sont fournis. Dans l’impossibilité d’être lavés après chaque passage, il est recommandé d’apporter son drap de sac (ou « sac à viande ») et éventuellement sa taie d’oreiller, pour des raisons d’hygiène. Une fois installée, je m’organise en fonction de la disponibilité des sanitaires. En effet, il n’y a qu’une douche solaire pour tout le monde, avec de l’eau chaude tant que le soleil est là. Pour ma part, une douche fraiche et rapide me fait le plus grand bien. Une fois dans mes vêtements secs et propres, le ou la suivant(e) peut prendre ma place.

Enfin, je me rends dans la salle commune et m’imprègne de cette aventure humaine extraordinaire. Ici, en plein cœur du Parc National des Écrins, il n’y a pas de réseau. C’est l’occasion idéale pour déconnecter dans tous les sens du terme. Dans cet espace commun, on réapprend à vivre ensemble. On joue aux cartes, on lit, on se rencontre et on échange avec nos semblables. Pendant que nos gardiens s’activent en cuisine, nous mettons la table, ensemble.

Une fois le repas prêt, nous regagnons nos grandes tablées où notre nom est inscrit, et faisons le service. Durant ce diner, l’ambiance refuge bat son plein. Vous avez l’impression de connaitre depuis toujours votre voisine de droite ou votre voisin d’en face. D’où elle vient, qu’est-ce qu’il fait dans la vie, dans quel refuge a-t-elle dormi la veille… Un climat chaleureux durant une douce soirée.

La peau du ventre bien tendue, chacun passe aux sanitaires à tour de rôles et s’éclaire avec sa frontale, avant de regagner son dortoir. Il est temps d’aller dormir, une belle journée nous attend demain. Bouchons d’oreilles en place, bonne nuit !

Jour 2 : du refuge de Chabournéou au refuge de Vallonpierre - Parc National des Écrins

6h30 le jour se lève dans le Parc National des Écrins. Il est important de faire le moins de bruit possible afin de respecter le rythme de chacun. Discrètement, je m’habille et range mon espace occupé pour la nuit. Mes effets personnels à nouveau dans le panier, je quitte le dortoir pour tout regrouper dans mon sac à l’extérieur, et je m’assure de remplir ma poche à eau pour le nouvel itinéraire de la journée. Après un passage par les sanitaires, me voilà en salle commune prête à dévorer un petit-déjeuner, toujours aux côtés de mes partenaires de projet.

Reflet du Sirac dans mon thé au refuge de Chabournéou

Reflet du Sirac dans mon bol de thé

Petit-déjeuner terminé, tables débarrassées, il est temps de saluer et remercier nos hôtes. Ces gardiens travaillent toute la saison 7 jours sur 7, afin de garantir repas et nuitées de qualité pour les randonneurs ! Avant cela, nous prenons connaissance d’une affiche en particulier accrochée dans la salle commune. Celle-ci est fournit par le Parc National des Écrins, unique et propre à chaque refuge. En effet, elle contient des informations sur la flore aux alentours du refuge et s’associe au livre consultable sur place. Celui-ci permet d’identifier ces fleurs rencontrées et d’en apprendre davantage.

Sur le départ, les gardiens nous remettent nos pique-niques fraichement préparés avec des produits bio.

Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar, Hautes Alpes

Au revoir refuge de Chabournéou...

En passant plusieurs petites cascades du torrent du Sirac, le sentier nous amène progressivement au pied de cette majestueuse montagne du même nom. 

La vue est imprenable sur la vallée du Valgaudemar (un régal pour moi, photograhe montagne)

Les personnes ayant été au Népal l’appelle « la petite Himalaya », de part ses sommets abruptes au décor minéral, accompagné de quelques névés et glaciers.

Refuge de Vallonpierre, Valgaudemar, parc national des Ecrins

... et bonjour le refuge de Vallonpierre !

Le sentier nous amène sur un plateau avec les sommets formant un cirque autour de nous. Encore une petite grimpette et nous voilà au refuge de Vallonpierre, dans un décor de carte postale !

Une fois n’est pas coutume, nous profitons des transats sur la terrasse. Après avoir dévoré nos pique-niques, il est bon d’admirer le Serac en lézardant au soleil. Il est encore tôt, nous en profitons ensuite pour prendre un peu de hauteur et ainsi explorer les environs.

De retour au refuge, nous adoptons les mêmes bonnes pratiques que la veille. À savoir que Vallonpierre peut accueillir davantage de personnes, ce soir nous dormirons sous tente à défaut de places dans les dortoirs. Nous récupérons un jeton auprès du gardien, celui-ci nous permettant de prendre une douche chaude chronométrée de 4 minutes. L’eau est chauffée au gaz, celui-ci étant cher et acheminé par hélicoptère, qui à son tour a un certain coût. La douche est donc payante et l’eau chaude précieuse.

19h, il est tant de mettre la table car le repas va être servi. Tout le monde s’active dans une ambiance montagnarde et chaleureuse. La fête bat son plein, et tout comme la veille, nombreux sont les affamés réclamant du rab. De refuge en refuge, force est de constater que les gardiens sont d’excellents cuisiniers !

Après le diner, c’est un spectacle de la nature qui nous attend dehors. J’assiste à un des plus beaux couchers de soleil de ma vie ! Et comme dit Confucius, « une image vaut mille mots » :

Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar, Hautes Alpes

Un coucher de soleil dans le Valgaudemar...

Parc National des Écrins, Tour des refuges en Valgaudemar, Hautes Alpes

... depuis le refuge de Vallonpierre

Le « petit Himalaya des Hautes-Alpes » se reflètent à la perfection dans ce petit lac, où apparait également le refuge d’hiver.

Il est temps de regagner mon bivouac, afin d’être en forme pour ce troisième jour d’itinérance au sein du Parc National des Écrins.

Jour 3 : du refuge de Vallonpierre au chalet-hôtel du Gioberney - Parc National des Écrins

Mon binôme se réveille en sursaut, il est 7h. J’avais oublié de mettre le réveil ! Mais quelle bonne nuit ! Un bivouac de luxe, composé d’un vrai matelas et d’une vraie couette. Comme à la maison mais dans une tente, à l’air frais. Que demander de plus ?

Campement rangé, un petit-déjeuner d’athlète s’offre à nous. Nous retrouvons quelques personnes de notre table de la veille au soir, avec qui nous échangeons des anecdotes avant que nos chemins ne se croisent.

Sacs à dos opérationnels, nous partons pour la grimpette finale avant de redescendre au point de départ. Direction le col puis le Pic de Vallonpierre à 2741 mètres d’altitude.

Seules au monde à 9h30 du matin sur le Pic de Vallonpierre. Une vue panoramique à 360 degrés du Valgaudemar jusqu’aux Alpes de Haute-Provence en passant par les Hautes-Alpes et le massif du Dévoluy.

Après un long moment là-haut à contempler le paysage, il est temps pour nous de redescendre au refuge de Vallonpierre.

Le pique-nique avalé en terrasse, avec un supplément de gourmandise doté d’une tarte aux myrtilles fait maison, nous sommes prêtes à partir en ce début d’après-midi.

Toujours sur le GR54 depuis le départ, nous descendons la vallée surplombant le torrent du Sirac. Une fois arrivées au point de départ, nous continuons notre chemin un peu plus haut. Nous traversons la route goudronnée et passons auprès de la sublime cascade nommée « le voile de la mariée » avant d’atteindre le chalet-hôtel du Gioberney.

15h30, nous montons à bord de la navette qui nous dépose 30 minutes plus tard à La Chapelle-en-Valgaudemar, devant le camping municipal. Lui-même se trouvant à côté de la Maison du Parc National des Écrins, je retrouve sur le parking mon fourgon aménagé.

Le Valgaudemar en itinérance : une expérience à tester les yeux fermés en couple, entre amis, ou en famille - Parc National des Écrins

Après trois jours sur le terrain, je vous présente ci-dessous mes créations de contenus digitaux dans le cadre de cette collaboration professionnelle avec la Destination Parc National des Écrins et l’office de tourisme du Champsaur-Valgaudemar :

  1. Découvrez cette offre immersive en stories en cliquant ICI
  2. Les bonnes pratiques en refuge en vidéo Reels en cliquant ICI
  3. Les bonnes pratiques en montagne en vidéo Reels en cliquant ICI

En tant que créatrice de contenu tourisme, j’ai pris énormément de plaisir à réaliser ce projet d’influence responsable à destination des réseaux sociaux. 

Au-delà des vidéos, j’ai livré conjointement une vingtaine de photographies (voir ma prestation de photographe spécialisée dans le tourisme durable).

Vous souhaitez en découvrir davantage ? Rendez-vous sur le bouton ci-dessous :

Images réalisées dans le respect des règles en vigueur dans le cœur du Parc national des Écrins avec l’autorisation du directeur de l’établissement public.

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